Mulhouse Istanbul à vélo

Jour 18

🇦🇹🇸🇰🇭🇺
Autriche Slovaquie Hongrie
+62km
Bratislava j’arrive !
 
Ma nuit au musée, enfin dans ma tente posée dans son jardin, m’a amusé.
Une fenêtre de cet immense château s’illumine.
 
Elle est à 2 mètres de ma tente et je peux voir qu’à l’intérieur, un homme mange son sandwich.
J’ai envie de l’appeler, lui souhaiter bon appétit et pourquoi pas mettre en charge mon smartphone. La crainte qu’il ne me croit pas quant à l’autorisation de camper là reçue par une dame dont je ne connais pas le nom me freine…
 
Je déploie à mon tour, sur une table du parc, mes oeufs durs, fromage en tranche, tomates et müesli. À 5 mètres près, de part et d’autre de ce mur de forteresse, nous mangeons ensemble.
Solitaires d’un soir ou d’une vie, il me tient compagnie. Je lève ma gourde à sa santé, lui tend des tomates, mais il ne répond pas.
Lors de mes aller retour vélo-banquet, je le regarde… m’attarde et vois qu’il est passé sur son ordinateur. De profil je ne vois pas l’écran et je ris de l’imaginer sur les sites du plus gros trafic d’internet. Je m’en détourne avant d’en avoir confirmation par quelques aises qu’il s’octroierait.
Immanquablement je repasse devant et malgré le double fenêtrage, qu’ouï-je ?
 
Britney Spears, “Toxic” !
 
Mon acolyte du soir n’est pas seulement fan, comme moi, de ce titre… il est également danseur à ses heures !!!
Debout entre sa chaise à roulettes et son bureau, il lance ses bras en l’air, marque un break par un coup de hanche net, ondule tel une danseuse orientale avide de billets que ces messieurs glissent entre sa générosité et ses minuscules vêtements à paillettes, tourne sur lui-même par un effet de vrille des pieds jusqu’à sa tête. Malgré sa calvitie il fait mine de lancer ses cheveux devant son visage et je sens que mon corps… tendu par tant de vélo, a envie de gigoter aussi.
 
Après ce repas de concert, nous voilà danseurs partenaires.
 
Il semblerait que j’ai une propension véloce à apprendre les danses. Break dance quand j’étais adolescent, plus tard, tango, Lindy Hop et cours de rock avec mon Émilie… j’assimile et m’en amuse assez vite (houlalala comme il vient de se venter crient les-toujours-assis-du-dancefloor).
Alors je suis Britney, je suis avec cet autrichien, et je torture l’herbe sous mes pas de danse endiablés.
Il est trop bien ce titre. Je vous invite à l’écouter et devenir le danseur du musée.
 
Comme en boîte de nuit… j’ai chaud, envie de sortir et fumer une cigarette.
Mince.
Je suis déjà dehors.
Re mince.
Je ne fume pas.
Sacrée soirée.
 
Là, nous somme le lendemain.
Il pleut. 11°
Je suis sous un petit abris censé arrêter la pluie après quelques incantations mais je ne maîtrise pas assez le hongrois.
Depuis ma nuit au musée, je me suis levé à 7 heures et je suis entré en Slovaquie, fais quelques circonvolutions dans Bratislava, mangé un petit vietnamien qui parlait trop vite, entré en Hongrie en respectant un trop grand douanier qui ne parlait pas et il me faut reprendre la route malgré les 1000 choses à raconter.
Rassurez-vous, elles seront dans le livre que vous avez hâte d’acheter.