Mulhouse Istanbul à vélo

Jour 2

Jour 2

 
45 km / 33°c / 4 litres d’eau
 
Je me demande si c’est le vélo ou le SPA qui m’a le plus épuisé hier !
 
Mon côté enfant fou qui veut tout essayer et en abuser m’a encore poussé vers les jets puissants des thermes. Ces mains invisibles qui mélangent sensations agréables et douleurs sur les muscles m’ont elles aussi courbaturées… plongées dans cet état d’éveil proche du cours de math juste après la séance de natation en hiver.
 
Résultat, j’ai quitté l’appartement de Naeem, mon hôte Türkmen a 12 heures !!!
 
J’ai aussi dû me tromper d’itinéraire car les grandes collines suisses et allemandes mon tendue leur gros ventre ronds. C’est en danseuse orientale que j’ai dû maintes fois hisser le vélo, son chargement et le turc a leurs sommets.
 
Les Turcs ont un rapport très chaleureux à leur drapeau… je n’ai pas vu cela ailleurs.
 
Sans connotation nationaliste sinon patriotique et de lien.
 
Aujourd’hui encore en me rendant dans une pharmacie pour éviter à mon nez de prendre feu sous les flammes de cet été qui s’accroche, je demande à la pharmacienne si elle parle anglais et elle me répond aussitôt en turc.
 
  • Comment savez vous que je parle turc ?
  • Je vous ai vu arriver avec votre vélo et notre drapeau. Repondit-elle avec un joli sourire.
  • Alors je voudrais de la crème solaire, un döner avec tomates oignons mais sans sauce.
  • Voici le flacon de crème ainsi que votre döner, je l’avais déjà préparé me dit-elle avec assurance.
  • Alors là vous m’ épatez ! Comme faites-vous ?
  • Je suis très professionnelle et je savais à l’avance qu’il vous faudrait de l’indice 50. 
  • En effet, c’est bien ça. Merci et bonne journée à vous. Lui répondis-je en sortant manger mon döner a côté du vélo et son drapeau.
 
Plus loin… un motard en combinaison de cuir assorti à son bolide me double (facile) en klaxonnant. Des grands gestes accompagnaient son tohu bohu mais je compris que sous ce casque de champion se cachait un fier compatriote qui lui aussi avait reconnur le croissant de lune étoilée.
 
Je le salue à mon tour en remuant à bout de bras mon döner tomate oignons mais sans sauce.
 
1 km après, je le retrouve garé devant chez lui… casque a la main et s’exclamant :” de quoi as-tu besoin ? Comment je peux t’aider ?!”
 
Je n’avais pas encore terminé le döner de la pharmacienne… alors je lui ai crié “benimle gel!” (Accompagne-moi). Il a ri en turc… moi aussi mais j’ai dû mélanger avec mon rire en allemand ou alsacien, je ne sais plus et j’ai continué d’appuyer sur mes deux pédales d’accélérateur.
 
Bon.
 
Là je m’approche d’un restaurant de Kebab… L’ Adana !
 
En vrai, la pharmacienne turque ne m’a pas donné de döner.
 
Alors j’ai faim et ce restaurant m’appelle.
 
Je passe commande et un des gérants me demande où je vais… il s’appelle Uğur (la chance) et sa fille porte le même prénom que la mienne. Il adore suivre les aventures de cyclo-voyageurs sur instagram.
Points en commun = 3
 
Il m’offre le repas.
 
Selfies de l’amitié… je repars.
 
Je me ravitaille en haut avec du pipi d’hypocampe… si là encore vous ne me croyez pas, regardez la photo.
 
Je le soupçonne d’avoir des origines turques aussi. A un moment il a regardé vers l’arrière du vélo.
 
Décidément ma route n’est pas ma meilleure.
 
Je traverse des champs insipides aux relants de pesticides… le pipi d’hypocampe s’est évaporé et j’ai soif.
 
5 litres par jour me semble insuffisant.
 
L’application warmshower (qu’Adrien Biassin m’a fait découvrir) met en relation cyclo-voyageurs et des hospitaliers qui proposent une douche, et/ou un dîner, un lit, un petit déjeuner…
 
Ceux que j’ai sollicité ne répondent pas où étaient absent ce soir.
 
Je passe près du village de l’un d’entre eux. J’ai aussi leurs nom alors j’astique ma bonne étoile et plonge dans ce village avec pour idée de demander si quelqu’un les connait… les trouver, espérer qu’ils soient là, pas surpris par ma demande d’hébergement et d’accord de me recevoir.
 
Elle brille bien cette étoile !
 
Super accueil d’ Anna et Conrad, repas délicieux, discussion et le sommeil attendra un peu car je suis en train d’écrire tout ceci.
 
Bravo d’avoir lu jusque là… et vous avez bien fais car je vais vous révéler le secret de…
 
ZzzzzzZZzzzz