Mulhouse Istanbul à vélo

Jour 10

🇩🇪 96 km.
Plattling
 
Cette journée était pleine de mon père.
Je l’ai toujours appelé babacım… jamais baba.
Je pense qu’il aime ce voyage et de là où il est nul besoin de réseaux sociaux, de SMS ou gps. Le lien est là.
3 ans déjà.
Malgré ce que viens d’écrire : je t’aime babacım.
 
Et comme me l’a dit Stephan, mon ami de velo qui m’a accueilli chez lui a Constance , lui qui a perdu un membre de sa famille il y a peu : “la vie continue…”
Alors je continue.
 
Des étirements du soleil sur ma colline à la trop belle et touristiquement convoitée Regensburg, puis enfin à cette rive de l’Isar ce soir…. je ne retiendrai qu’une chose.
Et je vous dirai pas la quelle.
 
Non,
T-t-t-t-t ne soyez pas si curieuses ! (nous savons tous très que les femmes sont trop curieuses n’est ce pas ?)
J’ai dit non.
 
Il y a bien eut cette femme qui se tournait vers moi et qui me fixait du regard à cette terrasse. Pourquoi pas, j’ai l’habitude de plaire énormément, c’est classique.
Je souris.
Elle ne réagit pas. Étrange.
Elle se retourne vers son amie, pas moins jolie sinon autant en emporte le vent que je viens de me prendre.
Elle se retourne encore… jette l’encre dans mes yeux magnifiques… oui, cela arrive souvent, c’est encore un classique.
Je souris un peu plus fort.
Rien.
Un buisson de western passe entre nous.
Mes cheveux de prince du vélo ont changé de sens.
Elle se retourne encore me dévisage… je ne montre pas que ça fait mal car comme a dit un jour Lawrence d’Arabie sur un banc de torture :”ma douleur ne regarde que moi”.
Je souris très très très fort.
Je penche même la tête un peu sur le côté pour montrer que je suis classe et distingué.
RIEN !!!
Je me sens un peu bête. De poli et convivial j’ai le sentiment de passer pour un dragueur de minette. Looser de surcroît.
Elles se lèvent, règlent leur addition et s’en vont avec toutes mes interrogations suspendues à leurs cheveux trop longs.
Pourquoi trop long ?
Parce que moi aussi je suis mystérieux !
Je vais honorer ma dette à la caisse, me retourne pour voir si je n’ai rien oublié sinon un peu d’amour propre… ET LÀ !!! Commenlenchantait si bien Axel Bauer : ” tout s’éclaire !”
Sur le mur derrière moi trônait un écran qui diffusait des clips.
 
Et l’Allemagne ? Et le vélo ? Me direz-vous ?
Joli.
Ils conduisent très bien.
Toujours 1m50 de distance minimum pour repasser un vélo… des maisons et jardins en images de synthèse… tellement nets et impeccables que cela doit être de la 3D de première génération (comprenne qui pourra)
Je n’ai pas rencontré de sandales-chaussattes… ni coupe mullet-moustache. l’Allemagne c’était plus drôle avant.
En réalité j’ai hâte de sortir d’Allemagne. J’ai le sentiment que c’est à partir de l’Autriche que je serai vraiment ailleurs. Syndrome du frontalier ?
 
Demain je vais chatouiller l’Autruche.
 
Aussi… le sommeil me gagne.
Écrire sur smartphone allongé sur mon matelas plein de mon gaz carbonique dévoré le peu d’énergie qui me reste.
Bonne nuit… ou bonjour 😉